Échanger ou non son permis de conduire au Québec?

Dans certains cas, échanger un permis de conduire étranger au Québec est une obligation, dans d’autres c’est un choix. Voici quelques points trop souvent oubliés par ceux qui gardent leur permis étranger (surtout ceux avec un permis français).



Cet article est principalement pour le permis de conduire automobile (classe 5). Des différences existent pour ce qui est des motos et des camions.

Il faut être sûr des règles, parce que souvent n’importe quoi est dit ou écrit

S’il y a bien un sujet avec des réponses très contradictoires sur des groupes facebook, c’est bien celui-ci.

Les mauvais arguments ressortent souvent.

Par exemple, certains, pour de vrai ou pour se donner de la crédibilité, disent qu’un policier leur a dit que telle ou telle chose est acceptée.

Il est important de comprendre qu’un policier ne donne pas forcément un conseil légal (plutôt du ressort des avocats), mais il connaît avant tout sa propre expérience et les consignes qu’il a pu recevoir. Outre le fait qu’il existe plein de corps de police différents au Québec, il faut comprendre qu’un policier n’est pas nécessairement obligé de passer le temps maximum à tout contrôler sur chaque personne pour être sûr qu’il n’y ait pas d’infractions. En fait, le contrôle est plutôt l’exception ici, les gens sont rarement retenus sans que le policier ait d’abord un motif raisonnable. De plus, certaines vérifications chronophages peuvent être perçus par la police comme un risque de rater plusieurs autres contrevenants pour une faible chance de résultat.

Bref, ne soyez pas surpris que tout ne soit pas contrôlé exhaustivement et respectez les règles, que vous obtiendrez auprès de source sûre. Dans le doute ne conduisez pas.

Sachez que ce qui n’est pas exhaustivement contrôlé lors d’un simple arrêt routier peut l’être bien plus exhaustivement quand un accident implique de l’argent à sortir par divers assureurs…

De la même façon, le métier du loueur d’auto n’est pas de vous contrôler exhaustivement et de tout vous expliquer. Oui, ils peuvent contrôler rapidement pour protéger leurs intérêts mais ça s’arrête souvent là…

Il y a beaucoup de confusions car les possibilités dépendent du permis d’origine ainsi que du statut au Canada et au Québec: étudiant, visiteur, nouvel arrivant…

Allez vérifier la situation sur le site de la SAAQ.

Il faut connaître les règles en cas de déplacement hors Québec (autres provinces et USA)

C’est dommage d’être au volant et de devoir se limiter au Québec.

Avec un permis québécois, c’est facile de circuler dans tout le Canada, et même dans une grosse partie des États-Unis. À noter quand même qu’il peut être préférable d’obtenir le permis international attaché à celui du Québec afin d’avoir un document en anglais. Certains rares états demandent ça chez les voisins du Sud, et dans plus d’un cas ça peut simplifier les choses même lorsqu’aucune obligation n’est là.

Pour ce qui est d’utiliser votre permis Français ou étranger non Canadien dans les autres provinces, la règle exacte dépend de chaque province, il vous appartient d’obtenir le renseignement province par province.

La SAAQ vous assure, c’est une société d’assurance publique

Le terme SAAQ signifie Société de l’assurance automobile du Québec. Certains ne comprennent pas pourquoi, vu que malgré cet assureur public vous avez l’obligation d’aller voir un assureur privé.

Il y a séparation des domaines de compétences: dommages matériel et corporel. Les assureurs privés s’occupent surtout du matériel.

Les assurances automobiles privées coûtent plutôt moins cher au Québec qu’ailleurs au Canada pour cette raison.

De plus, ne pas avoir un permis de la SAAQ rend plus compliqué d’avoir une assurance privée. Ce n’est pas insurmontable, mais honnêtement, en matière d’assurances c’est mieux quand il y a le maximum de compétition et que votre cas est simple. C’est dommage de payer plus cher juste pour ne pas avoir fait une démarche d’échange…

Location d’auto

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Un grand nombre de loueurs acceptera de vous louer avec un permis non canadien, surtout présenté dans une agence de location d’un aéroport international.

Néanmoins, un permis québécois ne peut être que mieux pour louer en Amérique du Nord.

Ne donnez pas au personnel une raison de prendre trop de temps avec vous ou de creuser des vérifications avant de vous accepter. Certaines agences de location pourraient faire du surbooking, avoir des problèmes d’inventaire, et avoir des drôles de pratiques pour ne pas le dire. S’il existe des loueurs honnêtes, les médias, les forums et les évaluations Google vous montreront que c’est un domaine où il y a régulièrement des insatisfaits…

Pour acheter un véhicule, mieux vaut un permis local

Certaines procédures sont plus faciles lorsqu’on possède un numéro de permis de conduire. Mais les choses commencent avant ça…

Un essai routier est un préalable très recommandé avant tout achat. Un vendeur qui refuse un essai routier, c’est une indication forte… Sauf si vous lui donnez une raison de refuser l’essai!

Un permis québécois, le document est connu des vendeurs, et la validité se vérifie en direct via un service en ligne. Ce n’est pas juste le document physique qu’ils voient, ils savent même que le permis a été conservé non suspendu même s’il est vrai que certains vendeurs ne s’en soucieront pas.

Enfin le point suivant joue aussi parfois pour l’obtention d’un prêt auto ou une location longue durée avec option d’achat (“leasing”) sans se faire demander la date de fin de permis de travail…

Même sans conduire, les locaux présentent un permis de conduire

Les discriminations, pas toutes autorisées, existent hélas aussi au Canada. Sachez cependant qu’un permis de conduire n’indique pas la nationalité et que c’est la pièce d’identité par excellence qu’un québécois présente (lorsqu’il a le droit de conduire).

Donc même lorsque vous n’êtes pas au volant, présenter votre permis québécois plutôt qu’un passeport peut vous aider à recevoir un traitement équitable.

Bon, un accent français, parfois on le garde c’est vrai… Mais les différences de traitement ne sont pas forcément envers l’origine, parfois c’est plus envers ceux qui montrent qui viennent d’arriver, qui font touristes/temporaires, etc.

Boire ou conduire il faut choisir mais…

Avant tout, sachez que je n’encourage personne à boire de l’alcool et que l’alcool au volant dans n’importe quel pays du monde peut vite vous rendre inadmissible ou expulsé du Canada. Ne rigolez pas avec ça. Parenthèse fermée.

Cependant, il peut arriver aux USA que présenter un permis de conduire québécois pose moins de problème pour rentrer dans un bar ou établissement vendant de l’alcool que présenter un vieux permis français. Je ne sais pas trop comment ça a évolué avec les nouveaux formats de permis carte mais le vieux papier dépliant, parfois ça ne passe pas… J’ai déjà vu un autre Français confronté à ça en Californie. Les États-Unis, c’est le pays auquel on ne pense souvent pas en allant au Canada, et que l’on a de fortes chances d’avoir l’opportunité de visiter…

Ceux qui font le filtrage avec contrôle d’âge ont déjà beaucoup à gérer (dont des faux papiers présentés par beaucoup de jeunes), vous leur faciliterez la tâche avec un permis de conduire Nord-Américain… Notons que le contrôle d’âge s’effectue souvent même si vous entrez dans un bar pour boire un Coke (ne dites pas Coca-Cola) en accompagnant d’autres personnes.

Conclusion

Si vous devez échanger votre permis de conduire, faites-le.
Si vous pouvez le faire, considérez-le sérieusement et ne vous contentez pas d’un “on n’a pas besoin”.

N’hésitez pas à visiter notre article sur les différences lors de la conduite au Canada (comparé à d’autres pays).